L'interview de Thérèse, la fondatrice de KOBA

Qui se cache derrière KOBA ?

(Thérèse M'Boungoubaya) « C'est une toute petite équipe, puisque je suis la seule personne à travailler à 100% sur le projet. Je m'appelle Thérèse, Française et Congolaise (et également Britannique d'adoption), j'ai 35 ans et 2 enfants. J'habite à Londres depuis 12 ans et je suis originaire d'Amiens en Picardie, où j'ai fait ma scolarité jusqu'au bac, avant de faire une prépa HEC à Paris et d'intégrer une école de commerce (Sup de Co Reims, aujourd'hui rebaptisée NEOMA Business School).

Après mes études, j'ai travaillé à Paris pour une marque de produits cosmétiques (Clarins), avant de partir en VIE à Oslo en Norvège. J'y ai passé 7 mois avant d'arriver à Londres.

J'ai également une armée de free-lancers qui m'aident au quotidien et deux agences de contenu et de web design qui font presque partie intégrante de l'équipe maintenant. Mon père est également très impliqué sur le projet, mais plus sur la partie en amont : le sourcing de l'huile de safou en Afrique centrale. »

KOBA, c'est quoi ?

(Thérèse) « C'est une nouvelle marque de produits skincare hydratants, formulés avec de l'huile de safou. La première collection, The Edges, propose une crème pieds, une crème mains et un baume lèvres.

KOBA s'adresse à tout type de peau : normale, sèche et très sèche - hommes et femmes : car nous avons tous besoin d'hydratation, et les extrémités comme les pieds et les lèvres sont souvent oubliés.

Quand vous pensez à une crème pour les pieds, vous n'imaginez pas forcément des produits inspirants avec des textures agréables, de délicats parfums et des jolis packagings que vous aurez envie de poser sur votre table de chevet ou sur les étagères de votre salle de bains. Sans parler des « résultats visibles » qui sont souvent difficiles à apprécier... KOBA propose tout ça ! »

Pourquoi « KOBA » ?

(Thérèse) « KOBA (nkóbá en lingala, une des langues parlées au Congo, d'où je suis originaire) signifie « tortue ». C'est un clin d'œil à mon surnom  « pieds de tortue », car j'ai la peau des pieds sèche et dure. Cela a toujours été un complexe et c'est de là que m'est venue l'idée de créer la crème des pieds qui est le produit phare de la première collection de produits KOBA.

Les tortues ont également la peau sèche et ce sont mes animaux préférés. Aussi, notre huile de safou vient d'Afrique centrale, et je voulais rendre hommage à l'Afrique en choisissant ce nom symbolique.

KOBA est la rencontre de l'héritage africain et de l'expertise française. »

Pourquoi Londres ?

(Thérèse) « J'ai toujours voulu habiter à l'étranger après mes études. J'ai passé 7 mois à Oslo en Norvège, avant d'arriver à Londres. J'y ai rejoint celui qui est aujourd'hui mon mari.

C'était il y a 12 ans déjà mais je continue d'être inspirée par cette ville multiculturelle où on donne sa chance à chacun, sans les mettre dans des cases ! Londres, c'est un peu le New York de l'Europe. »

Et ta routine beauté à toi, c'est quoi ?

(Thérèse) « Je me maquille peu au quotidien, mais je suis religieusement une routine simple : je me lave le visage matin et soir, j'hydrate ma peau avec une huile de nigelle ou un sérum, suivi d'une crème hydratante légère.

Je teste beaucoup de produits mais je reste fidèle à La Roche-Posay et Cerave pour les soins du visage. À défaut de dormir 8h par nuit, je me suis fixée comme challenge de boire au moins 2 litres d'eau par jour. Je fais également un soin du visage chez Caudalie (avec Solène de la boutique de Camden Passage) et une séance de réflexologie visage-mains-pieds avec Anabel Cutler (Portland Hospital Consulting Rooms) par mois.

Côté sport, je fais 1h de renforcement musculaire et 1h de danse par semaine.

La beauté c'est avant tout une question d'équilibre du corps et de l'esprit. »

Pas trop difficile de conjuguer vie de famille et entrepreneuriat ?

(Thérèse) « Difficile question... oui et non. Plus facile qu'avant car je suis libre d'organiser mon temps comme je le veux : je peux passer plus de temps avec mes enfants si je le souhaite ou s'il y a une urgence à l'école/crèche, et je peux aussi travailler de la maison !

Mais je n'ai pas autant de temps libre qu'il y a 12 ans quand j'ai monté ma première start-up dans les beauty boxes (Boudoir Privé). Aujourd'hui, j'essaie d'avoir un rythme qui me permet de passer du temps en famille avant 8h et entre 19h et 21h - le travail doit s'insérer entre ces horaires-là. Le point positif, c'est que cela m'oblige à être plus productive et organisée ! »

Peux-tu nous en dire plus sur ton ingrédient secret : l'huile de safou ?

(Thérèse) « L'huile de safou est une huile végétale qui est utilisée dans les rituels beauté des femmes d'Afrique centrale et de l'Ouest depuis des années, mais qui est encore méconnue en Europe.

KOBA est la première marque à utiliser de l'huile de safou comme ingrédient cosmétique en Europe.

Cette huile est riche en acides gras et en vitamines C et E, ce qui lui donne des propriétés antiseptiques, anti-oxydantes et anti-âge uniques. C'est devenu l'ingrédient principal de notre gamme. Nos produits sont fabriqués en France, en collaboration avec des experts de la French Cosmetic Valley et les meilleurs parfumeurs de Grasse. Ils contiennent au moins 97% d'ingrédients naturels - même le parfum signature de la gamme est naturel, nous avons cherché à recréer le parfum naturel de l'écorce de safoutier brulée, un parfum unique, élégant et subtile. »

Ta campagne Ulule est maintenant lancée, qui sont tes premiers soutiens/clients ?

(Thérèse) « Mes premiers soutiens sont évidemment ma famille et mes amis, qui ont aussi été les premiers à tester les produits KOBA.

Maintenant que notre campagne de préventes est live sur Ulule et que nous avons dépassé notre premier pallier de 200 commandes, nous avons également de vrais clients KOBA avec lesquels j'ai hâte d'échanger !

Notre campagne Ulule se termine le 17 décembre, et j'espère que nous continuerons à attirer encore plus de nouveaux clients pour que ce projet devienne une entreprise pérenne. »

La crise sanitaire liée à la Covid-19 et le Brexit ont-ils eu un impact sur ton activité ?

(Thérèse) « J'ai eu l'idée de créer KOBA en pleine crise sanitaire. Après avoir fait une étude de marché et questionné mon entourage sur leurs besoins en crème pieds, j'ai quitté mon travail pour me consacrer entièrement à KOBA.

Comme pour beaucoup de personnes, cette période a été l'occasion de me remettre en question : comment je voulais occuper mon temps, où je voulais être, etc. J'avais besoin de me consacrer à un projet qui avait du sens pour moi et pour lequel je serais prête à dédier tout mon temps sur les dix prochaines années.

Le Brexit rajoute évidemment des challenges : ma marque est établie au Royaume-Uni, mes produits sont fabriqués en France et je les distribue dans les deux pays. Un casse-tête administratif certes, mais ce n'est que de l'opérationnel. Je travaille avec des experts en logistique et fiscalité pour trouver les solutions adéquates.  »

Tes projets futurs pour KOBA ?

(Thérèse) « À très court terme, je vais me consacrer à notre campagne de préventes sur Ulule. Puis au lancement officiel de KOBA au printemps prochain - au UK et en France.

Je souhaite également lancer quatre nouveaux produits et ouvrir les commandes au reste de l'Europe d'ici la fin de l'année prochaine ! »

Un conseil à donner à un entrepreneur en devenir ?

(Thérèse) « Peut-être... faire moins mais mieux, et surtout : prendre le temps d'établir un brief clair, précis et soigné de son projet - car on n'a souvent qu'une chance pour convaincre, et parfois tout se joue à un e-mail !

Aussi, n'hésitez pas à demander conseil à des personnes qui ont fait la même chose ou presque avant vous. Si vous arrivez préparés et respectueux de leur temps, ils sont en général très contents d'aider ! »